De la cascade de couplan

De la cascade de couplan Chien de Montagne des Pyrenees

Chien de Montagne des Pyrenees

Communiqué de presse de France Nature Environnement

Actualité publiée le 21/04/2009

De la cascade de couplan - Communiqué de presse de France Nature Environnement

Communiqué de
presse - 20 avril 2009













Oui, la
cohabitation Homme - Loup est possible !





En ce samedi 18 avril 2009, nous avons assisté à
Thônes au défilé d'opposants à la présence du loup, qu'une “vision urbaine” de
l'écologie imposerait au monde rural. La FRAPNA et FNE apportent quelques éléments au débat.


Nos organisations reconnaissent pleinement que le
retour naturel du loup crée des contraintes importantes pour les éleveurs de
montagne. Cependant, en regardant les décennies passées, force est de constater
que la cause majeure de régression de l'agriculture
extensive de montagne est la politique agricole
. En effet, c’est elle
qui a transformé les “paysans” en “exploitants agricoles”, fait disparaître une
civilisation deux fois millénaire et amoindri la biodiversité qu’elle avait
soigneusement cultivée.
Ne serait-il pas temps de cesser de prôner “l’incompatibilité du loup et de l'élevage”, à l'inverse de ce qui existe dans
d'autres pays, ou de propager la thèse “de la réintroduction” alors que tout
démontre un retour
naturel ? Les causes qui ont permis ce
retour naturel ne
vont pas changer, le loup est là pour
longtemps
et beaucoup de temps a déjà été perdu : alors oui,
il faut résoudre les problèmes
structurels de la filière ovine, et soutenir la pérennité d'un pastoralisme
durable.


Les cris des chasseurs sont pour leur part
injustifiables, eux qui chassent par loisir alors
que
l'animal tue pour vivre. Le loup
est accusé par certains chasseurs de décimer les populations d’animaux sauvages,
chamois, chevreuils et autres ongulés, et de mettre ainsi en péril l’avenir de
la faune sauvage ; alors que l'expérience prouve le contraire : dans les
départements de Provence-Alpes-Côte d'Azur où le loup est présent depuis près de
15 ans (Alpes Maritimes, Hautes-Alpes), les plans de chasse des ongulés sauvages
sont en constante progression. Il est par conséquent incroyable que des
responsables du monde de la chasse, qui se présentent comme «gestionnaires» des
espèces naturelles, puissent évoquer la possibilité d'effondrement des
populations proies du fait des prédateurs.

En Haute-Savoie même, les
tableaux de chasse des chevreuils, chamois, cerfs, totalise 4420 animaux tués
pour la saison précédente, et ceci sans compter des milliers de sangliers :
est-il impensable dans ces conditions que les chasseurs (1% de
la population du département)

laissent une part au loup ?


Le loup n’est pas qu’une
contrainte : en reprenant sa place au somment de la pyramide écologique il
est le garant du bon fonctionnement de l’écosystème entier :

- il empêche la concentration des grands ongulés sauvages qui compromet la
régénération naturelle de la forêt et les jeunes plantations,
- il élimine
les individus faibles ou malades empêchant la propagation des maladies (nos
troupeaux de chamois sont régulièrement décimés par la kérato -
conjonctivite),
- il élimine les chiens errants,
- il constitue un
formidable vecteur d'image sur la qualité des milieux naturels, support d'un
tourisme respectueux de la nature essentiel pour les territoires de
montagne.


Nous sommes pour notre part convaincus de la
nécessité de la préservation de la

biodiversité, ainsi que de la possibilité d'une cohabitation entre le
loup et l'homme.
Si les Etats européens, de toutes orientations, ont
pris depuis des décennies des mesures pour protéger de nombreuses espèces
animales, c'est bien que la conception du rôle de
l'homme dans la nature a changé. Ce dont le
pastoralisme a besoin, c'est de mesures de soutien réellement courageuses, non
de complaisance vis-à-vis de positions venues du 19e siècle!

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